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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 20:10

Source : http://redpsy.com/infopsy/dependance2.html (j'ai enlevé des passages pour réduire le texte)

Symptomes
Peu de contact avec ce qu'elle resent

Cette personne est généralement "mal dans sa peau". Le plus souvent, elle ne ressent à peu près que l'angoisse ou l'anxiété. Et elle agit à partir de cette angoisse: demandes pressantes à l'autre, gestes généreux à son égard, contrôle pour obtenir ce qu'elle désire et calmer par là son angoisse.

Le plus souvent, elle cherche avant tout à se débarrasser de son angoisse. Il est rare qu'elle tente de trouver ce que cache cette angoisse L'angoisse et l'anxiété" ). Si elle le faisait, elle découvrirait diverses préoccupations, divers sentiments. De la même façon, elle s'abandonne rarement à ressentir complètement ses émotions (Voir "La vie d'une émotion"). Si elle le faisait, elle comprendrait mieux ce qui se passe en elle et serait davantage en mesure d'identifier ses besoins (et non seulement ce qu'elle veut de l'autre). Une fois ses besoins plus clairs, elle saurait aussi ce qu'elle doit exprimer (plutôt que de mettre toute son énergie à faire exprimer l'autre).

Cette personne évite ainsi le contact avec son expérience parce qu'elle "est mal" avec elle-même. Non seulement a-t-elle peur du contact avec elle, mais en même temps, elle ne s'accorde pas assez d'importance pour vouloir s'arrêter sur ce qu'elle ressent. Elle cherche donc avant tout à s'éviter. Mais plus elle s'évite de cette façon, plus elle devient inconfortable et angoissée.

En plus, elle est profondément convaincue que ce sont la considération de l'autre, son amour et son respect, qui apaiseront son angoisse et la rendront confortable. Paradoxalement, en attendant ainsi de recevoir de l'autre des marques de considération sans oser déclarer ouvertement qu'elle les recherche, elle perpétue sa faible estime d'elle-même. Elle manifeste peu de respect et de considération pour ce qu'elle vit en le reniant aussi facilement.

Dans ce contexte, on ne peut s'étonner qu'il soit presque impossible pour cette personne d'identifier ses besoins. On n'est pas surpris, non plus, qu'il lui soit très difficile de les exprimer directement.

Une expression camouflée

Tout comme elle refuse ce qu'elle ressent et le traite comme peu important, cette personne a les mêmes objections à l'égard de son ressenti. Elle ne se considère pas assez importante pour communiquer ce qu'elle vit vraiment. Elle ne parvient pas à faire, à celui dont elle veut l'amour, une expression claire et authentique comme: « Je souhaite de tout mon être que tu m'aimes! J'ai l'impression que ton amour serait la preuve que j'ai de la valeur. Je t'assure que parfois j'ai l'impression de n'être pas plus importante qu'un verre de terre sur cette planète. Un seul regard de toi... un seul regard de toi où je lis un peu d'appréciation et je me sens pousser des ailes. »

Elle choisit plutôt de tourner son attention sur lui et de gagner son amour en faisant ce qu'elle pense qu'il veut. Elle espère que ses efforts, son abnégation ou sa soumission lui amèneront l'affection, l'appréciation et la valorisation. Elle garde caché ce qu'elle vit réellement, y compris, bien sûr, ses réactions "négatives".

Si on sait comment se développe l'estime de soi (Voir "Fidèle à moi-même") on comprend qu'il n'y a aucune chance que cette stratégie donne les résultats visés. Non seulement en s'aliénant ainsi elle n'obtiendra jamais l'estime et l'affection de l'autre, mais encore elle n'en aura pas pour elle-même.

Ça semble paradoxal, mais ce n'est pas moins vrai pour autant: la personne qui agit de cette façon ne se compromet pas émotivement. Exposer ses besoins et ce qu'elle ressent l'apeure trop. Elle est parfois même terrorisée à l'idée du refus, du jugement ou du rejet de la part de l'être important. Le refus implicite qu'elle subit continuellement lui apparaît plus vivable que le refus clair et explicite. Il lui permet de garder l'espoir et de persister dans son effort.

Ce refus d'implication émotif entretien le cercle vicieux et explique la détérioration de la condition de la personne ainsi que de sa relation avec l'autre. Chaque fois qu'elle se défile devant le risque de se porter et de s'assumer, son estime d'elle-même diminue. Mais comme elle n'est à peu près pas satisfaite malgré une grande dépense d'énergie, elle est de plus en plus en état de carence.

De son côté, l'autre finit par ne plus pouvoir supporter son harcèlement, cette demande indirecte qu'elle répète par insécurité plus que par amour. Pour lui également, cette relation sans contact émotif réel ne peut être nourrissante.

 

En conclusion

Ce qu'on appelle la "dépendance affective" est donc une forme déficiente de recherche du droit de vivre (Voir "Transfert et droit de vivre" ) . La personne reporte sur ceux qui font partie de sa vie actuelle le pouvoir de confirmer sa valeur comme personne. Comme tout individu inconscient de son transfert ou incapable de le résoudre, elle répète compulsivement des tentatives qui la mènent dans des impasses.

Pour plusieurs raisons, les besoins de cette personne sont aigus. Ce n'est pas pathologique d'avoir des besoins énormes et aigus. Ce n'est pas non plus parce que ces besoins sont criants et présents depuis longtemps (depuis l'enfance) qu'il est impossible d'y répondre. Je travaille tous les jours avec des clients qui trouvent le moyen de répondre pour la première fois à ce genre de besoins. Ils apprennent en même temps à se nourrir réellement dans leurs relations interpersonnelles.

Apprendre à m'aimer (Sortir de la dépendance affective)

Les phases du changement

  • La première tâche à réaliser pour sortir de ce modèle d'interaction consiste à devenir important à mes propres yeux.
  • En deuxième lieu, je devrai travailler à assumer mon besoin d'être aimé.
  • Troisièmement, ma démarche de changement sera plus efficace si je suis sensible à la dimension transférentielle de mes réactions et si je cherche activement à résoudre mes transferts. En effet, tous ceux qui cherchent activement à être aimés tout en dissimulant cet enjeu lorsqu'il est présent, vivent cela dans le cadre de relations "tranférentielles". (Voir " L'Auto-développement: psychothérapie dans la vie quotidienne", chapitre V: "La résolution du transfert") La conquête du droit à l'existence est grandement accélérée si on apprend à se servir efficacement de nos relations transférentielles pour évoluer.
  • Quatrièmement, ma conquête du droit à l'existence réussira si je consens à me mobiliser et à prendre des risques d'exprimer ce que je vis d'important. Ce travail d'expression permet d'assumer ses besoins; il existe des façons de s'exprimer qui sont plus efficaces pour y parvenir. Dans " L'expression qui épanouit", Gaëtane La Plante explique les qualités de l'expression qui permettent de communiquer notre expérience complètement et en contact.

Parvenir à m'aimer

ce titre me déplaît car il n'est pas juste de dire qu'on apprend à s'aimer. S'aimer veut dire qu'on a de l'estime pour soi et qu'on se veut du bien. L'estime de soi, comme celle qu'on porte aux autres, repose sur une évaluation. Je m'estime dans la mesure où, de façon générale, j'agis d'une manière estimable à mes yeux. Cela veut dire être à la hauteur de mes standards.

Il est donc plus juste de dire qu'on arrive à s'aimer en gagnant sa propre estime. L'estime de soi porte à se vouloir du bien. Il en est de même pour les personnes qu'on estime: on adopte naturellement une attitude bienveillante à leur égard .

       Accorder de l'attention à ce que je ressens     

Il n'est pas nécessaire de m'aimer pour porter attention à ce que je ressens, il s'agit de le décider et de me discipliner à le faire. Pour le décider, toutefois, puisque je pressens que ce ne sera pas toujours la fête, il me faut de bonnes raisons. Voici les plus importantes.
Pour me découvrir
En tant que "dépendant affectif" j'ai tendance à mettre beaucoup d'énergie à me faire accepter par l'autre. Mais j'atteins rarement un niveau de satisfaction élevé à cet égard. Lorsque j'y arrive, la satisfaction est toujours très éphémère.

Porter attention à ce que je ressens me permettra de me découvrir au lieu de me fuir. Il est vrai que je sais beaucoup de choses de moi et sur mon passé, mais il s'agit maintenant de me découvrir "de l'intérieur", dans l'ici et maintenant. Savoir autre chose que ce que je fais: savoir ce que je ressens, m'apercevoir que mon ressenti immédiat se modifie. Mais c'est aussi saisir les nuances de mon expérience émotive, identifier mes besoins, constater les liens entre mes fantaisies, mes désirs et mes besoins.
Pour m'apprivoiser à moi-même
Ma vie a été souvent souffrante. La plupart du temps, le contact avec moi me ramène à mes manques, mes échecs et ravive cette souffrance. C'est pour cela, entre autres, que je me fuis.

Mais c'est une erreur de me fuir, d'ignorer ou de combattre ma souffrance. Pour en sortir il faut au contraire que je l'apprivoise. Elle me donnera le courage de nouveaux gestes qui me permettront de régler les problèmes dans lesquels je m'enlise.

Mais il ne s'agit pas seulement de porter attention à ce que je ressens, il faut aussi que je consente à mon expérience intérieure. C'est une autre bataille que j'aurai à livrer contre mes propres résistances.

       Consentir à ce que je ressens
 

Je peux difficilement m'autoriser à être qui je suis. Je ne m'aime pas assez pour cela. (Encore le cercle vicieux!) Il m'est souvent impossible de trouver légitimes mes sentiments et mes besoins.

Je dois préciser ici qu'il peut être extrêmement difficile de travailler à consentir à mon expérience intérieure sans le support d'une psychothérapie. Pourquoi?

Il est possible que je n'aie jamais reçu de mes parents l'attention bienveillante qui permet à l'enfant de sentir qu'il a une certaine importance comme personne. Il est possible même que j'aie vécu l'inverse: me sentir constamment de trop, avoir l'impression de n'être pas aimable, être ignoré ou même détesté.

J'ai maintenant tendance à me faire ce que mon entourage avait l'habitude de faire avec moi: dévaloriser ce que je vis, banaliser mon expérience, rejeter mes émotions. Je me blâme de ce que je vis, je me gronde de mes réactions, je considère ce que je vis comme impertinent et encombrant. Je continue de vivre une impuissance à être comme celle de " l'homme sans voix".

       Aller au-delà de l'anxiété

Je suis souvent assailli par l'anxiété. Je cherche à m'en débarrasser parce que c'est désagréable et ça me semble inutile. Or, l'anxiété est l'expérience typique que l'on vit quand on fuit le contact avec soi. (Voir " Anxiété et angoisse; les Vigiles de l'équilibre mental")

Plus je deviendrai capable de m'arrêter à ce que je vis et d'y consentir, plus je serai à même de m'occuper de mes préoccupations importantes. Petit à petit, l'anxiété disparaîtra de mon existence pour faire place à des préoccupations plus claires et plus utilisables.

        Ressentir à fond

Enfin, pour aller au bout du chemin qui permet d'apprendre à accorder de l'importance à ce que je vis, il ne suffit pas de constater et de reconnaître mon expérience intérieure; il faut aussi ressentir complètement mes émotions. Effleurer l'émotion et la mettre de côté pour passer à autre chose ou pour passer à l'action ne donne pas de bons résultats. Car cela ne permet pas à l'émotion de m'instruire de ce qui se passe vraiment. Il est alors difficile d'avoir un accès clair à mes besoins.

Pour être vraiment en contact avec soi, il ne suffit pas d'avoir accès à ses émotions. Il faut en plus s'immerger dans l'émotion ainsi émergée. Le processus émotionnel dont il est question ici est décrit dans " La vie d'une émotion".

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commentaires

W
<br /> bonne année 2010 à toi ! witney<br /> <br /> <br />
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