La colère est mauvaise conseillère
La vie nous fait du mal parfois. Elle nous met sur la défensive.
J’ai aimé intensément et douloureusement.
En faite, je me leurrais.
J’ai longtemps cru que j’étais tombée sur de mauvaises personnes et je me suis longtemps demandé pourquoi.
La réponse, j’ai fini par la trouver. Tout est dans ce qu’on pense, et tout particulièrement, ce que l’on pense de soi. Le reste n’était que ce que j’ai produit toute seule.
J’avais une mauvaise image de moi. j’imaginais donc que les autres pouvaient s’en apercevoir, et me rejeter.
En réalité, je me cassais la tête pour rien. Tout n’était qu’illusions produites par des pensées erronées.
Je me trouvais gauche, maladroite, sans bon goût, etc. Pourtant, quand je me retourne sur ma vie, ce n’est plus ce que je vois. J’ai su me battre. j’ai su séduire. J’ai su donner.
J’aurais du être ce que j’étais, tout simplement. Mais, je ne me suis pas vu. J’ai couru après le regard des autres pour me définir, et je courrais après le vent. J’étais une girouette tentant désespérément d’être aimée de tous. Pourtant, je faisais en sorte de rester loin de tous, cachée dans une honte inutile.
Alors je suis allée chercher les personnes à qui je pouvais donner pour être aimée, au lieu de, tout simplement, être ce que je suis, et de me laisser aimer pour ce que je suis.
J’ai trouvé ce que tout dépendant affectif trouve. Donner pour être aimer est une erreur. Mais cette erreur, on n’arrive pas à la voir. On ne connait que ce fonctionnement là. On ne se rend pas compte qu’il existe d’autres façons d’être. Donner pour être aimer, consiste à donner donner donner, mais ... dans l’attente de recevoir. Seulement, ça ne marche pas. Ce qui marche, c’est donner juste pour le plaisir de faire plaisir. C’est subtile. Le dépendant affectif va tout mélanger. Il va dire qu’il donne pour faire plaisir, mais en réalité, il attend son dû. Il pense que c’est normal, quand on est gentil, on mérite d’être aimé. Alors, quand il a bien donné, et qu’il ne reçoit pas en échange l’immense amour dont il a besoin, il ne comprend pas, et il se sent victime d’une injustice.
Pour recevoir, c’est simple, il suffit d’accepter l’amour de ceux qui nous aime. Nous, on va chercher des personnes en difficulté car on pense qu’on ne mérite pas d’être aimés pour ce que l’on est, que l’on n’est pas digne d’être aimés. Une personne en difficulté, par définition, elle ne va pas se sentir très bien, et ce ne sera pas la plus apte à donner de l’amour.
Petit jeu cruel. On s’épuise, on attend, on espère, puis un jour, on se fâche.
Si on ne comprend pas, alors on se sépare et on recommence.
Si on comprend, on lâche et on commence un travail sur soi qui consiste à se donner de la tendresse, du respect, de la tolérance.
Alors, au bout d’une longue lutte, faite de peur, et d’espoir, on finit par apercevoir le bout du tunnel.
Et là, horreur. Quand on regarde derrière soi, on voit les cadavre qu’on a laissé. Beurk.
J’ai pensé pendant un court instant que ma révolte était salvatrice. Mais elle apparait mortifère. Le mal que l’on fait, se rajoute au mal qui a été fait, et l’on se retrouve amer et peu fier de soi.
Je m’excuse auprès d’Az.
Je ne renie pas ce que j’ai dit, mais je l’ai dit avec violence et ça, oui, je le regrette. A quoi ça sert de blesser. Est-ce que ça change quelque chose ? Non. S’en sort on grandi ? On peut avoir la fierté d’avoir pris le dessus, mais d’une si vilaine façon que ce sentiment n’est pas très satisfaisant.
Je réalise, ce soir, que je me suis trahie en faisant ça. Je m’aime bien dans ma peau de gentille, et je prends plus de plaisir à construire qu’à détruire.
Si une personne agit mal avec moi, mieux vaut se détourner d’elle. Si elle cesse de faire du mal, alors le mal est parti. A quoi ça sert d’ajouter du mal au mal ?
La colère est une force folle qu’il faut dompter pour en faire une force positive. La colère nous aide à dire non. Elle nous rend aveugle, mais aussi aveugle devant la souffrance et nous permet de nous dépasser.
Je pense qu’il faut se méfier de ce qu’on fait et dit sous le coup de la colère. Qu’elle nous serve à nous dépasser, à nous séparer, à trouver des solutions, c’est positif. La colère peut être une richesse qui nous permet de dire non, et de poser des limites, à condition de ne pas se laisser emporter par la violence.
J’ai blessé parce que j’étais blessée. J’ai blessé car je n’ai pas eu le courage d’affronter mes peurs, je préférais détruire que d’accepter la réalité.
Oui, Az m’a fait mal en se comportant mal. Mais il était empêtrer dans ses problèmes et je n’avais qu’à pas me fourrer dedans. J’ai donné (comme il disait : toi tu rends avant qu’on te donne), j’ai voulu recevoir, recevoir ou détruire.
Pfeu. C’est pas facile parfois.
Non, je n’aurai pas ce que je voulais. Sais-je ce que je veux, au fond ? Je veux de l’amour, pourquoi l’avoir chercher auprès d’Az qui n’était pas prêt à en donner ? Je sais bien que ça a réveillé mon âme de sauveur, et que j’ai espéré qu’en l’aidant, je serais aimée en retour.
La vie court comme une folle. Est-il vrai que l’on ne peut pas changer le passé ? Le passé n’existe que dans nos têtes, et nos pensée évoluent. Le passé se construit comme le futur, et le futur commence dès maintenant. Alors maintenant, que fait on ?
Maintenant j’écris mon désespoir d’avoir échouer à être dans l’amour, pas l’amour du style «je t’aime pour que tu m’aimes», mais cet amour qu’on donne avec joie et qui remplit l’atmosphère de lumière.
Mais la vie suit sa course folle. Que vais-je faire aujourd’hui pour demain et hier ? Je ne peux pas changer le monde, et faire disparaitre toutes les peines. Je peux juste faire de mon mieux (4e accord Toltèque), et c’est déjà beaucoup.
Ce n’est pas très difficile. Ca se nourrit au fil des jours. Si on cultive de mauvaises pensées, on se rend malheureux et on rend les autres malheureux. Si on cultive la tendresse, l’altruisme, la joie, le partage, l’écoute, la compréhension, le courage, alors petit à petit, ça devient naturel, et là, qu’est-ce qu’on est fier de soi! Et l’amour de soi, ne commence t-il pas là ? L’amour de soi et je préfère dire, être bien avec ce que l’on est, permet d’être soi pour aller vers les autres, et les autres, c’est notre richesse.
L’amour n’est-il pas le secret du bonheur ? Il suffit de regarder autour de soi combien les gens plein d’amour sont attirants, paisibles. Curieusement, quand on chercher à recevoir de l’amour, on échoue, et quand on en donne, on en reçoit. C’est paradoxal, et pourtant, ça marche.